20 juin 2010

Même les souris ont du chagrin ! de Scot et Patrick Bousquet

Même les souris ont du chagrin !
de Scot & Patrick Bousquet

illustrations de Joëlle Ginoux-Duvivier

préface de Philippe Huet


A tous les maîtres qui ont perdu un animal,
A tous les animaux qui ont perdu leur maître...

Un matin de septembre,
je fis la connaissance d'un chat fragile
et déjà cabossé par la vie.
Grâce à lui, je réappris la beauté, la patience,
la témérité, la sagesse et la musique du silence.
Par la magie d'un chaton noir,
je réappris pour mon plus grand bonheur,
à devenir en quelque sorte... moins humain !
Et puis, de longues années plus tard,
j'appris le chagrin.
Un chagrin XXXL avant de comprendre
que les chats avaient plus d'une vie !

Après avoir rédigé un premier livre avec son maître, "Félin pour l'autre", le chat Scot tombe gravement malade et s'éteint bientôt. Désemparé, Patrick s'abandonne au chagrin lorsqu'une petite voix retentit, dans laquelle il reconnaît celle de son inséparable compagnon... qui lui propose alors d'écrire un second livre ensemble...

Dédié à tous les maîtres qui ont perdu un animal et à tous les animaux qui ont perdu leur maître, ce récit à peine romancé s'impose par son humour, sa tendresse et sa vérité comme un véritable hymne à l'amour et au bonheur.

Même les souris ont du chagrin !, Scot et Patrick Bousquet, Joëlle Ginoux-Duvivier, Philippe Huet, Editions Les 3 Orangers, 2006, 104 pages

A propos des auteurs

Auteur de contes, de poésies, de romans jeunesse, mais également parolier et scénariste de BD, Patrick Bousquet s'adjoint la patte complice de son chat Scot pour signer un ouvrage plein d'émotion, d'humour et de tendresse.

Ecrivain et illustratrice spécialisée dans les contes pour adultes et enfants, Joëlle Ginoux-Duvivier apporte la sensibilité de son univers à ce récit original.

L'avis d'un lecteur - Source

Dans ce livre, Scot, le chat de l'écrivain raconte ce qu'il a vécu pendant les douze années qu'il a passé auprès de son maitre.... Patrick Bousquet avait besoin de parler de son chat, de lui donner encore une fois la parole.... Certains pourront trouver cela bizarre, de s'épancher sur la mort d'un animal : Pour lui, qu'il s'agisse d'un chat ou d'un humain, c'est de l'amour et ce qui compte, c'est d'oser le dire... L'écrivain voulait qu'il reste une trace de leurs douze années de tendresse... Ce fut dur mais il y a aussi de l'humour, et, au bout du chagrin, une leçon d'espoir et d'optimisme....

Ou cet autre avis - Source

Triste mais beau à lire

Un très beau livre poignant pour celui qui perd un compagnon poilu. Lecture rapide, émotions assurées.

18 juin 2010

Ils ont vu l'au-delà, de Pierre Bellemare

Ils ont vu l'au-delà
60 histoires vraies et pourtant incroyables

de Pierre Bellemare

et Jean-Marc Epinoux


Même si le hasard engendre parfois des coïncidences surprenantes, il arrive qu'il n'explique pas tout. Pour réunir les soixante histoires extraordinaires racontées ici, Pierre Bellemare et son équipe ont enquêté, vérifié les faits, interrogé protagonistes et témoins. C'est ce jeune couple de vacanciers qui rencontrent une voyante, dont toutes les prédictions se réaliseront au long de leur vie et qui, voulant la retrouver, s'apercevront qu'elle semble n'avoir jamais existé. C'est ce journaliste en mal de sensationnel, qui invente de bout en bout une rocambolesque histoire de chercheurs d'or... Histoire qui se révèlera par la suite entièrement exacte. C'est cette grand-mère décédée qui réapparaît à la naissance de chacun de ses petits-enfants, mais uniquement s'ils sont en bonne santé... Ces histoires sont arrivées à des gens qui pourraient être nos amis, nos voisins ou des membres de notre famille. Ils sont de bonne foi et sains d'esprit. Ils témoignent de l'inexplicable. A chacun de se forger son opinion.

Ils ont vu l'au-delà, Pierre Bellemare, Jean-Marc Epinoux, Editions LGF, 2000, 379 pages

Voir aussi, du même auteur : L'empreinte de la bête

Sommaire

Avertissement
Le scoop
Petit frère
Neuvaine
La vie en double
La dame d'en face
L'échelle sociale
Tatouages
L'albatros
Le théâtre de l'angoisse
Le corté
L'inconnue
Le stylo
Désordre dans la pharmacie
Visites
Le billet
L'étrange visite
Rencontre en mer
Chansons mortelles
La vocation de Stéphanie
Odeurs
Cailloux volants
Voyage périlleux
La voyante de Palma
Voitures folles
L'abbaye aux pendus
Mariages
La maison déchirée
Jeux d'enfants
Conan Doyle vous surveille
En attendant l'aurore
Fantômes à l'hôpital
Jour d'orage
La bague
La Banshee
L'ascenseur
L'homme qui regarde
L'hôtesse
Qui est là ?
Retour en arrière
Trompe-la-mort
Une mère inquiète
Le trésor des Templiers
Vengeance à Turin
Voyage posthume
Voir Naples et mourir
Une maison de rêve
Un bon Samaritain
Avis de décès
Une grand-mère attentionnée
La villa des monstres
Réveillon
Source intarissable
Meuble à céder
Malédiction
Danger d'incendie
Coïncidences
Farandole
Camarades
L'inspecteur prend l'air
Partir en fumée

L'avertissement, de Pierre Bellemare

En demandant aux auditeurs de Nostalgie de nous écrire pour nous raconter les aventures qu'ils avaient vécues, nous ne nous attendions certainement pas à recevoir autant de lettres évoquant des phénomènes paranormaux.
Surpris par ce déferlement d'histoires extraordinaires, nous nous sommes efforcés de faire la part de l'excentricité et de la sincérité.
Dans la plupart des récits que vous allez lire, le témoin est seul à ressentir ou à voir ce qu'il voit, il fallait donc que nous soyons sûrs de sa bonne foi. Nous avons pour chaque témoignage mené une enquête, interrogé lorsque c'était possible la famille, contrôlé l'authenticité des lieux. Pour les histoires se situant dans un passé plus lointain, nous avons vérifié les sources et retenu les événements qui avaient été relatés par des journaux d'information générale.
Après avoir accompli ce travail, voici la conclusion à laquelle nous sommes parvenus : les 60 histoires que vous allez découvrir ne sont pas l'oeuvre de farceurs ou de déséquilibrés, elles sont arrivées à des gens normaux dans leur vie quotidienne.
Pour le reste, chacun reste libre de se forger sa propre conviction.

Pierre Bellemare

Quelques extraits

L'ALBATROS
P52-P58


Nous sommes à bord du Santos, un des поmbreux navires qui ont participé aux expéditions polaires, dans les années 50. On se dirige vers les côtes du Groenland. La mer est chargée de реtits icebergs. Il faut naviguer avec beaucoup de ргudence.
- Si nous traînons trop par ici, nous risquons de nous faire coincer par les glaces.
- Commandant, avez-vous remarqué tous ces albatros qui nous survolent ? A votre avis, ça peut faire combien d'envergure ?
- A vue de nez, plus de trois mètres. D'ailleurs demandez au médecin de bord, le docteur Ménigaud. Il est passionné par ces oiseaux et il accumule une documentation sur eux depuis plus de trois ans. Il vous donnera tous les détails.
Justement le docteur Ménigaud arrive sur la passerelle :
- Je crois que ce sont de très beaux spécimens qui nous rendent visite. Regardez ces ailes blanches bordées de noir. Croyez-vous qu'il soit possible d'en capturer un vivant ?
- Pourquoi pas ?
L'équipage mis au courant se creuse l'esprit pour inventer un piège qui permette de saisir un de ces oiseaux merveilleux. Mais les marins le mettent en œuvre sans enthousiasme. Beaucoup d'entre eux sont bretons et pour eux l'albatros est synonyme de "malchance".
- Ça y est, commandant, nous en tenons un.
Le commandant Lameyrie jette un coup d'oeil par-dessus le bastingage. En bas, dans les vagues, un albatros de bonne taille se débat en effet dans un filet où les poissons offerts par l'équipage l'ont amené à s'empêtrer.
- Prévenez le docteur et hissez cet oiseau à bord.
Un vieux quartier-maître proteste en mâchonnant sa pipe :
- On ne devrait pas prendre cette bestiole. Il n'en sortira rien de bon.
Et discrètement il fait un signe de croix avant de donner la main pour tirer le filet jusqu'au pont. Ménigaud se précipite pour examiner de plus près le bel oiseau mais il ne peut s'empêcher de marquer sa déception :
- Quel dommage ! Il est blessé. On dirait qu'il a une aile brisée ! Bon, essayez de l'amener jusqu'à ma cabine. Je vais m'occuper de lui.
Pendant quelques jours, Ménigaud prodigue ses soins au géant des mers. Il pose une attelle et lui donne lui-même les trois repas par jour qu'il estime nécessaires à la survie du volatile. Cependant il est un peu inquiet :
- Cette bestiole m'a l'air de filer un mauvais coton. Il devrait avoir plus d'appétit, normalement. Et ses déjections me semblent bizarres, comme s'il y avait du sang. C'est étrange, une aile cassée n'est pas un accident qui doive mettre sa vie en danger.
Un des officiers du bord remarque en plaisantant :
- Peut-être qu'il fait une dépression nerveuse.
- Arrêtez de dire des âneries. Non, ce que je crains, c'est qu'au moment de la capture il n'ait reçu un choc. Peut-être souffre-t-il d'une hémorragie interne, ou du moins d'un hématome.
- Vous savez, les albatros sont toujours en mouvement. C'est peut-être tout simplement l'immobilisation forcée qui lui crée des problèmes respiratoires ou digestifs.
Le destin du grand oiseau semble pourtant fixé par les dieux. Un matin, Ménigaud, en rendant visite à son hôte, s'écrie :
- Mais il est mort ! Quelle déception ! Moi qui comptais tellement l'observer vivant.
En effet, l'oiseau ne bouge plus. Peut-être le stress a-t-il provoqué une crise cardiaque ? Ménigaud, pendant plusieurs jours, fait l'autopsie de son prisonnier, prend des mesures, des photographies. Il demande à des marins de l'aider en mettant l'albatros dans toutes les positions. Personne ne plaisante en exécutant ces petits travaux.
- Bon, maintenant je ne peux plus rien en faire. Il n'y a qu'à rejeter sa carcasse à la mer. Le Goffic, tu veux bien t'en charger ?
- Vous auriez pu choisir quelqu'un d'autre, maugrée l'homme. Enfin, plus vite on sera débarrassé de cet oiseau de malheur, mieux on se portera.
Et voilà, quelques minutes plus tard, la grande carcasse raidie de l'albatros rejetée à la mer. Tous les marins disponibles regardent le corps sans vie flotter un moment au gré des vagues menaçantes. Quelques-uns font encore le signe de croix, à tout hasard. Le soir même on n'y pense plus. Enfin presque plus.

- Commandant, vite, il y a le quartier-maître Manélec qui n'a pas l'air d'aller bien.
- Prévenez le docteur. Qu'est-ce qu'il a exactement ?
- Des douleurs dans le ventre. Il transpire et il est d'une drôle de couleur.
- Dès qu'on en saura plus, j'essaierai d'alerter la côte par radio. S'il le faut, ils nous enverront un hélicoptère pour le récupérer.
Ménigaud, penché sur le pauvre Manélec, se sent bien incapable de diagnostiquer une quelconque maladie classique.
- Vous avez peut-être attrapé un virus. Vous étiez où avant de naviguer avec nous ?
- J'ai fait le tour du monde avec un céréalier. L'Afrique, l'Australie, le Canada, l'Amérique du Sud. Oh ! que j'ai mal. Vite, docteur, faites-moi une piqûre, j'ai trop mal.
Malgré la piqûre administrée par Ménigaud, avant qu'un hélicoptère ait pu être envoyé, Manélec expire.
- Je suis certain que c'est la malédiction de l'albatros, remarque un des marins.
- Allons, Chatrier, on est au XXe siècle ! C'est de la superstition pure et simple.
Superstition ou pas, Manélec est bien mort et très rapidement on procède à l'inhumation en mer. Simple cérémonie présidée par l'aumônier du bord. Le corps enveloppé d'un linceul glisse et va se perdre dans les abîmes sans fond d'une mer glacée...

Le bateau cependant continue sa mission. On est là pour ça. Tous les jours, des relevés, des observations météorologiques, des prélèvements de glace. Même les poissons pêchés pour les repas sont examinés attentivement.
- Commandant, le petit Verdier vient de tomber du haut du mât.
- Il y a du dégât ?
- Oui, au niveau des jambes et du bassin. Il ne peut plus remuer. C'est qu'il a bien dégringolé de dix mètres.
- Prévenez le docteur mais ne touchez pas Verdier avant qu'il soit arrivé. Une fausse manoeuvre et on peut condamner le pauvre gars à la chaise roulante pour le restant de ses jours.
Heureusement, Verdier est traité avec compétence. Pour lui, désormais, le reste de l'expédition se passera sur une couchette de l'infirmerie. Et dès qu'on touchera terre, il lui faudra passer quelques semaines à l'hôpital avant le rapatriement par avion jusqu'à Brest.
Une nouvelle fois, les vieux loups de mer évoquent ce maudit albatros :
- Quelle idée d'aller capturer cet animal du diable ! Comme si on ne pouvait pas le laisser libre et lui foutre la paix !
- Chez nous, on dit que chaque albatros est l'âme d'un marin mort en mer. C'est pour ça qu'il ne faut absolument pas en avoir un à bord : c'est la guigne assurée.

Après trois jours de navigation sans histoire, le commandant a de nouveau du pain sur la planche. Il entend une explosion sourde qui provient des fins fonds du navire :
- Qu'est-ce qui se passe en bas ? Pourquoi stoppe-t-on d'un seul coup ?
Depuis la salle des machines, le responsable lui répond :
- Une des chaudières vient d'exploser !
- C'est grave ?
- Plutôt, ça risque de nous immobiliser au moins trois jours.
- En pleine mer ! C'est un coup à nous faire écraser par les glaces comme une coque de noix. Est-ce que quelqu'un a été blessé ?
- Ledivelec a le bras salement brûlé.
Et voilà le médecin-chef Ménigaud encore obligé d'affronter de nouveaux problèmes. Malgré sa douleur, Ledivelec ne mâche pas ses mots :
- Excusez-moi, mais tout ça est de votre faute.
- De ma faute ? Mais ce n'est tout de même pas moi qui ai fait exploser la chaudière. Enfin : ta vie n'est pas en danger. A ton âge, on récupère.
L'autre suit son idée :
- En tout cas, si vous n'aviez pas eu cette foutue idée d'attraper un albatros... Avez-vous remarqué que tous nos problèmes ont commencé quand on a rejeté sa carcasse à la mer ? Si encore il était resté vivant. Mais tuer un albatros, pour un marin, c'est exactement comme s'il se tirait une balle dans la tête.
- Allons, un peu de calme. C'est simplement une mauvaise passe. Jamais deux sans trois. Dorénavant, tout va aller bien. Je vais te donner un calmant pour dormir... sans rêver d'albatros.

Quelques jours plus tard, le commandant décide de faire escale à Egedesminde, un petit port de la côte occidentale du Groenland. Tout l'équipage est heureux de mettre pied à terre, de pouvoir communiquer avec la France. Et tous, sans le dire, espèrent que cette escale va interrompre le mauvais sort qui semble collé au navire depuis l'incident de l'albatros.
Le commandant Lameyrie, malheureusement, a la désagréable surprise d'apprendre que, là-bas, en France, son épouse vient de perdre le bébé qu'elle portait depuis cinq mois... Lui aussi commence à se laisser impressionner par les superstitions des vieux marins.
Hélas ! la série des malheurs n'est pas close : au troisième jour de l'escale groenlandaise, alors que le navire est tranquillement accosté, un incendie éclate dans la cale. Tout l'équipage arrive au triple galop pour sauver ce qui peut l'être :
- C'est invraisemblable. Qu'est-ce qui a pu se passer ? Tout était en ordre. Les chaudières éteintes !
Eteintes ou pas, le feu fait rage à l'intérieur du navire. Malgré tous les moyens mis en œuvre pour lutter contre le sinistre, les dégâts sont considérables. Le commandant Lameyrie ne sait plus trop que penser :
- Nous voilà coincés ici pour des semaines. Jamais je n'ai connu de campagne aussi malchanceuse.
Pourtant, le pire reste encore à venir : alors que les travaux indispensables ont commencé depuis deux semaines, une tempête se déchaîne et le port disparaît sous un déluge de neige, de glace propulsées par des vents qui dépassent les cent kilomètres heure. Toute l'activité du port est paralysée et chaque être humain reste calfeutré dans les constructions basses recouvertes de glace.
Des messages radio inquiétants parviennent d'un chalutier danois, le Christiansen, qui a été mis à mal par la tempête, et qui cherche à gagner le port. Le capitaine espère tout de même arriver par ses propres moyens. La capitainerie est en contact permanent avec lui. Soudain, les événements se gâtent :
- Nos machines sont bloquées. Nous dérivons. Nous ne contrôlons plus rien.
Déjà le navire danois est visible depuis la terre. On donne des ordres pour qu'un bateau des gardes-côtes essaye de le prendre en remorque. Et l'amène à bon port.
Malheureusement, les dieux sont contre l'entreprise. A moins que l'âme d'un albatros mort n'intervienne. Le Christiansen, bien que le remorqueur soit parvenu à lui jeter un filin, est soudain soulevé par une lame de fond d'une violence extrême.
Sous le choc de la lame et des multiples icebergs qu'elle porte, il rompt l'amarre qui était tendue entre le remorqueur et lui. La masse énorme du navire danois, telle une balle de fronde de plusieurs centaines de tonnes, pénètre d'un seul coup dans le petit port et va s'écraser contre la coque du Santos qui coule immédiatement dans un glouglou sinistre. A sa place, inexplicablement, on retrouve, flottant sur l'eau... la carcasse d'un albatros mort.

LA VOYANTE DE PALMA
P145-P152


Bernard Lefol passe ses vacances chez sa tante Xaviera. C'est la soeur de sa mère. La tante Xaviera est charmante mais le plus grand de ses charmes, c'est qu'elle habite à Palma, la capitale de Majorque, la plus grande des îles Baléares. Rien ne vaut une tante qui possède une propriété à trois kilomètres de la mer.
Nous sommes en 1956, le 1er août très exactement, et Bernard vient d'arriver à Majorque le matin même par le bateau de Barcelone.
Ce jour-là, sur la plage sauvage d'Es Trenc, la conversation porte sur une personnalité de Palma, voyante mystérieuse dont tout le monde parle :
- Elle est extraordinaire ! Mais très difficile à contacter. On la voit beaucoup chez les riches Majorquins. Bien que beaucoup d'entre eux la considèrent comme une sorcière. Certains ne veulent en aucun cas lui laisser franchir le seuil de leur palais...

Bernard s'éloigne du groupe et se met à marcher en solitaire. La plage de sable blanc s'étend sur plusieurs kilomètres et l'eau bleue, la forêt de pins désertée par les chasseurs en font un paradis du bout du monde.
- Jeune homme, pourriez-vous me dire l'heure ?

Bernard n'a pas remarqué une femme assise au creux de la dune, face à la mer. Sa longue robe de lin, le foulard qui entoure ses cheveux couleur d'aile de corbeau font qu'elle se distingue à peine dans le creux de sable où elle s'est mise à l'abri du vent.
- Il est deux heures et demie, madame.
- Auriez-vous du feu ?
Bernard sort un briquet de sa poche. La dame majorquine sans le moindre doute, allume une longue cigarette à bout doré. Turque ou égyptienne.
- Vous êtes français, n'est-ce pas ?
- Oui : je suis Bernard Lefol, de Perpignan, mais je suis en vacances chez ma tante, la marquise del Piombo.
- Ah oui, je la connais. C'était une demoiselle Catayun, n'est-ce pas ?
Bernard s'est assis dans le sable près de la dame. Quel âge peut-elle avoir ? Entre cinquante et soixante ans ? Elle regarde Bernard. Elle dit :
- Je suis Palmira Diaz Del Belveder. Vos mains sont intéressantes.
D'autorité, elle saisit la main gauche de Bernard. Elle la retourne, paume au-dessus. Elle examine rapidement les lignes principales qui la sillonnent et dit presque à mi-voix, comme si elle parlait à elle-même :
- Je vous vois chez les médecins. En France, à l'étranger. Partout, vous allez à l'hôpital. Mais ce n'est pas pour vous.
Bernard n'apprécie pas beaucoup les hôpitaux. Et ses études le porteraient plus vers la littérature, le théâtre, le cinéma que vers la médecine. Palmira continue d'un ton monocorde, sans émotion apparente :
- Avant que quatre ans soient passés, quelqu'un de votre famille va mourir dans un avion. Mais cela vous laissera assez froid. C'est comme si c'était un parent lointain... Je vois la mort pour vous à cinquante-six ans...
Décidément, Palmira n'est pas une voyante du genre à remonter le moral...
Elle poursuit sa litanie. Sur un thème moins sinistre. Elle annonce des amourettes plus ou moins heureuses, une grande passion qui n'aboutit à rien. Une liaison qui va durer plus de vingt-cinq ans et de l'argent, beaucoup d'argent mais... en fin de carrière.
- Nous verrons bien, conclut Bernard. Et il se lève en s'excusant :
- Je dois partir, ma tante déteste que l'on soit en retard pour le déjeuner.
- Venez me voir chez moi. Calle San Juan. J'y suis tous les soirs à partir de 20 heures. Nous ferons la dînette. Vous pouvez même venir avec votre amie Marie-Louise. Disons après-demain soir...
Bernard s'entend répondre :
- Calle San Juan, au numéro 7. C'est entendu, je viendrai avec Marie-Louise.
- J'habite au premier étage à droite.
C'est un peu plus lard qu'il réalise que Palmira ne lui avait pas donné le numéro de la Calle San Juan. Et surtout qu'il n'avait jamais mentionné l'existence de son amie Marie-Louise venue de Perpignan pour les vacances. Tout cela est étrange... Le diable pourrait-il prendre une forme féminine ?
Pendant le déjeuner Bernard ne peut s'empêcher d'annoncer à la nombreuse tablée des cousins, cousines et amis de la famille :
- J'ai rencontré une femme étrange sur la plage. Elle m'a prédit l'avenir et invité à dîner chez elle demain soir. Elle m'a même demandé de venir avec Marie-Louise. Comment peut elle savoir que Marie-Louise existe ?
La tante Xaviera accueille la nouvelle avec une mine effrayée :
- C'est "la" Palmira que tu as rencontré sur la plage. Si tu veux bien suivre mon conseil, évite-la comme la peste. On dit que c'est le diable en personne.
Et la tante Xaviera fait un signe de croix, imitée immédiatement par ses enfants... Bernard reste songeur :
- Pourtant, elle a de la classe. Elle te connaît bien, dirait-on.
- Oui, au moment de mes fiançailles, elle m'a décrit tous nos malheurs et jusqu'aux circonstances précises de la mort de ton oncle, mon cher Jacinto !
Nouveau signe de croix de toute l'assemblée à l'évocation de l'oncle Jacinto mort le jour de ses quarante ans après avoir reçu sur le crâne une croix de pierre qui ornait le fronton de la propriété depuis plus de six cents ans.

Le lendemain, Bernard et son amie Marie-Louise n'en demandent pas moins à la tante Xaviera la permission d'utiliser une des voitures de la famille...
- ... Pour aller dîner à Palma.
- Chez la Palmira ? Personne ne sait où elle habite.
- Je le sais, moi ! Et Marie-Louise a une envie folle de la rencontrer. J'avoue que j'aimerais bien comprendre comment cette dame connaît son existence...
Arrivés à Palma, Bernard et Marie-Louise n'ont aucun mal à découvrir le numéro 7 de la calle San Juan. Un immeuble qui doit dater de la Renaissance. Des murs de plus d'un mètre d'épaisseur. Au rez-de-chaussée des ouvertures étroites et bardées de fortes grilles. Un immense portail qui ouvre sur un patio fait pour recevoir plusieurs calèches. Au mur, des anneaux pour les chevaux du siècle dernier. Un escalier de marbre éclairé par des torchères. Tout cela a grande allure.
Bernard et Marie-Louise arrivent au premier étage. Trois portes donnent sur le palier de marbre. Ils sonnent à droite. Il est neuf heures trente. C'est Palmira elle-même qui vient ouvrir. Elle est vêtue d'une longue tunique de soie noire, un turban rouge autour de la tête, un collier d'or au cou.
Bernard et Marie-Louise sont impressionnés par l'appartement de la Palmira, Des armures espagnoles, des meubles marquetés de nacre et d'ivoire. Aux murs des portraits d'ancêtres. Dans les vitrines, de l'argenterie précieuse. Elle explique :
- Ma famille demeure ici depuis quatre cents ans. Je suis seule et c'est bien trop grand. Mais je suis la gardienne de ce sanctuaire. J'ai fait préparer un petit dîner froid. Nous parlerons de Marie-Louise un peu plus tard. En attendant, je vais vous faire faire le "tour du propriétaire", comme vous dites en France.
Après la visite de ce petit palais somptueux, qui émerveille les deux jeunes gens, et le dîner, la Palmira saisit la main de la jeune fille, qui ne peut retenir un frisson : la main de la voyante est glacée malgré la chaleur du mois d'août qui règne sur l'île... Palmira, les yeux à demi clos, commence sa litanie :
- Vous allez épouser un étranger. Et vous partirez en Afrique. En Afrique noire, c'est là que vous allez vivre la plus grande partie de votre existence. Et vous aurez un fils, un seul. Il sera votre fierté...
Bernard écoute la suite des prédictions. L'Afrique noire ? Un étranger ? Autant qu'il sache, Marie-Louise n'a aucun projet africain. Elle veut être professeur d'espagnol et pour rien au monde elle ne s'éloignerait de ses parents ni de !a Catalogne.

Les années passent. Bernard et Marie-Louise se lancent dans la vie. Bernard, lui, se retrouve en Algérie. Lors d'une permission, son père lui dit :
- Il y a six mois, nous avons eu très peur. Regarde !
Et il lui tend un faire-part de décès découpé dans le quotidien local : "Le docteur Lefol, son épouse et leurs enfants ont la douleur de vous faire part de la mort de Bernard Lefol, sergent au groupe de transport 351 à Blida, mort pour la France le 24 juillet 1960." Suivent les formules consacrées.
- Ça alors, de qui s'agit-il ? Même nom, même prénom.
Ce malheureux homonyme était en plus dans la même unité que Bernard, lui-même sergent au groupe de transport 351.
Son père poursuit :
- Beaucoup de personnes ont cru qu'il s'agissait de toi ! Je me suis renseigné. Il s'agit d'une famille Lefol qui vit à Salon-de-Provence. De très lointains cousins dont j'ignorais l'existence. J'ai su comment est mort ce Bernard Lefol. Il était de garde dans la prison de Blida et un fellagha a réussi à s'échapper. Il s'est emparé d'une mitraillette et a tiré une rafale que le pauvre Bernard a reçue en pleine poitrine. Il est mort dans l'avion qui le transportait à Alger.
Soudain, Bernard se revoit sur la plage de Majorque, le 1er août 1956, le jour de son arrivée. Palmira lui parle :
- Avant que quatre ans ne soient passés, quelqu'un de votre famille va mourir dans un avion. Mais cela vous laissera assez froid. C'est comme si c'était un parent lointain...
Le Bernard Lefol insoupçonné est mort le 24 juillet 1960, pratiquement quatre ans plus tard...
Le Bernard Lefol de notre histoire, quant à lui, comme Palmira l'a dit, visitera de nombreux médecins. En tant que "visiteur médical" pour une grande marque pharmaceutique. En France et dans le Maghreb. Palmira avait raison. Et à cinquante-six ans, il contracte une maladie qui aurait dû être mortelle mais il survit miraculeusement...

Cette même année 1960, c'est au tour de Marie-Louise d'avoir une surprise. Pour elle aussi, les prédictions de Palmira se sont en partie réalisées. Elle a rencontré un Libanais et désormais elle passe le plus clair de son temps au Mali. Elle vient d'avoir un fils.
Revenue à Palma, elle ne peut résister à la tentation : il faut qu'elle retourne voir Palmira la sorcière. Elle avait noté l'adresse sur son petit carnet : calle San Juan, au numéro 7, premier étage droite. Palma n'est pas si grande. Elle retrouve vite le palais Renaissance, le patio, l'escalier de marbre, la grande porte. Elle sonne. La porte s'ouvre. Une dame à cheveux blancs inconnue ouvre :
- Bonsoir, madame. Je suis bien chez Mme Palmira Diaz Del Belveder ?
- Non, pas du tout !
Marie-Louise, à travers la porte entrebâillée, reconnaît les armures, les meubles précieux, les vitrines d'argenterie qui l'ont émerveillée quatre ans auparavant.
- Madame Diaz Del Belveder n'habite plus ici ? Je suis venue dîner ici, chez elle, avec un ami, il y a quatre ans...
La dame à cheveux blancs la fait entrer et l'invite à s'asseoir dans le fauteuil même où elle s'est assise quatre ans plus tôt. Marie-Louise raconte la visite, les prédictions. Elle lui décrit avec précision les autres pièces de l'appartement. La dame l'écoute avec un air de plus en plus étonné. Elle finit par lui dire, en pesant ses mots :
- Ma chère enfant, il n'y a pas de doute : vous êtes déjà venue ici. En mon absence ! Mais je peux vous jurer sur la Vierge que mon mari, mes enfants et moi-même habitons ici depuis quarante ans. Ma mère est infirme et, depuis vingt ans, l'appartement n'a jamais été vide un seul jour. Je ne connais absolument pas cette Palmira Diaz Del Belveder et je n'en ai jamais entendu parler...
Mystère...

14 juin 2010

Les plus belles histoires de chats, de Lesley O'Mara

Les plus belles histoires de chats
réunies par Lesley O'Mara

Etranges, drôles, émouvants, 25 récits dont les héros sont des chats, par les plus grandes pattes de la littérature.

Fascinants, gracieux, indépendants, mystérieux, les chats ont toujours inspiré les écrivains, dont ils sont bien souvent les fidèles compagnons. De Patricia Highsmith à Théophile Gautier, d'Émile Zola à Saki, les plus grands auteurs classiques ou contemporains célèbrent ici le chat dans toute sa diversité. En 25 histoires courtes, étranges, comme 'Le Chat du Cheshire' de Lewis Carroll ou 'Le chat qui s'en va tout seul' de Kipling, irrésistiblement drôles avec 'Le Chat de Dick Baker' de Mark Twain ou 'L'Histoire de Webster' de P.G. Wodehouse, émouvantes comme les lignes de Baudelaire, 'Viens mon beau chat sur mon coeur amoureux', cet ouvrage vous fera ronronner de plaisir !

Textes de Charles Baudelaire, Lewis Carroll, Théophile Gautier, Patricia Highsmith, Rudyard Kipling, Doris Lessing, Mark Twain, P.G. Wodehouse, Emile Zola, Saki, etc.

Les plus belles histoires de chats, réunies par Lesley O'Mara, Editions Pré aux Clercs, 2002, 335 pages

12 juin 2010

Un chat nommé Darwin, de William Jordan

Un chat nommé Darwin
Comment un chat de gouttière a transformé

un scientifique en être humain

de William Jordan

Roman


Célibataire endurci, William Jordan est convaincu de n'avoir besoin de personne pour être heureux... Ses certitudes sont ébranlées et sa vie à jamais transformée le jour où un gros chat roux s'invite dans son jardin et lui mordille la main à l'ombre d'un bougainvillier. Lui, le scientifique qui a toujours considéré les animaux comme des objets d'étude, tombe sous le charme... II adopte le chat et le baptise Darwin. Hélas, William découvre bientôt que Darwin est porteur d'un virus fatal. A mesure que le lien affectif grandit et que la santé du chat décline, cet homme froid éprouve des émotions dont il ne se serait jamais cru capable. "Avec un chat, on ne communique pas mais on communie", se surprend-il à penser... Et peu importe aux neurones que l'être aimé soit un humain ou un animal, le mécanisme est le même. Cette déclaration d'amour d'un homme à son chat est un livre tendre, drôle et émouvant. Une véritable leçon de vie.

Un chat nommé Darwin, William Jordan, traduction de Claude Farny, Editions Robert Laffont, 2005, 248 pages

A propos de l'auteur

William Jordan est entomologiste et professeur à l'université de Californie.

Pour en savoir plus

- Cet avis de lectrice, du site La cuisine végétarienne lunatique, avec plusieurs extraits et photos

- Et, ci-dessous, l'avis de Madame Charlotte, du site Les voyages immobiles de Madame Charlotte

Magnifique et bouleversant !
William Jordan observe d’un œil scientifique sa relation avec le chat. Sa découverte de la gente féline le mène vers la découverte de sa propre humanité. L’émotion et les sentiments prennent le pas sur la pure observation, et il ne peut que se résoudre à cette fatalité que tout amoureux des animaux partage. Une fois qu’on les connaît on ne peut plus s’en passer !
Le plus émouvant c’est le fait de voir un individu pas particulièrement proche des chats, bourré d’a priori et d’idées reçues, se transformer au contact d’un chat errant qui a su s’imposer dans sa vie.
Je ne le fais pas d’habitude mais voici un extrait très parlant :

« Prise de conscience du lendemain matin. J’ai commis le péché inavouable de dormir avec une bête, et je ne ressens pas la moindre culpabilité. Au contraire, je brûle de la chaleur du jeune mari, car mon âme s’est libérée et je n’ai plus de réserve. J’ai bien l’intention de m’investir dans cette relation. Et même les œufs et les larves de puce qui ont partagé notre lit ne sauraient refroidir mon enthousiasme.
C’est ainsi que Darwin et moi sommes devenus mari et chat. »

10 juin 2010

Demain les chiens, de Clifford D. Simak

Demain les chiens
de Clifford D. Simak


Roman de science-fiction


La civilisation des chiens bruisse de mythes. Fondateur, celui de l'homme est le plus répandu : on le raconte aux chiots pour les distraire, mais certains le considèrent intrinsèquement lié à l'apparition de la race canine. Qui sait ? L'éventuelle présence de l'homme sur Terre dans un lointain passé donne lieu à des spéculations et sert de base à huit contes formant suite sur l'évolution des canidés depuis que les hommes ont abandonné leurs cités… et que l'un d'entre eux leur ait appris à parler. Chiens parlants, robots philosophes et mutants misanthropes se croisent, s'évitent ou collaborent dans cette minisaga en forme de fable d'anticipation. L'humanisme de Simak et son amour du vivant s'épanouissent dans les cadres de son postulat : l'homme n'est qu'une étape de l'évolution des espèces, qu'il contribue à accélérer à coups d'idées et d'inventions aussi loufoques que lourdes de conséquences. Et quand l'humour surgit entre des lignes d'un style fluide et imprégnant, on finit de se laisser porter par les paroles des chiens narrateurs. Le livre le plus célèbre, à juste titre, de Simak est un concentré de clairvoyance et d'habileté à trousser une histoire captivante d'un bout à l'autre. Si crédible que l'on peut se surprendre, après l'avoir lue, à converser avec le premier petit chien vous regardant avec dans les yeux cette lueur… de conscience ?

Florian Pittion-Rossillon

Demain les chiens, Clifford D. Simak, Editions J'ai lu, 2000, 310 pages

A voir, ces avis de lecteurs.

Demain les chiens, roman de Clifford D. Simak
Un article du site
Vegan Revolution

Demain les chiens n'est pas seulement l'un des plus grands classiques de la science-fiction, publié aux USA durant l'âge d'or du style, en 1952. Il est également un roman qui ne peut être compris qu'aujourd'hui, à la lumière du véganisme.

Tout le roman est en effet construit à partir de l'idée que l'être humain a tendu sa main à la patte du chien, et que celui-ci, réussissant à parler et utilisant les robots inventés par les êtres humains (en raison de son absence de main), décide d'affranchir tous les animaux de la soumission à la nature. Interdiction de tuer : le monde devient végan.

Cette société n'est naturellement possible que parce que l'être humain a cessé de mener des guerres, grâce à une totale abondance suite à une révolution énergétique; les êtres humains ont d'ailleurs déserté les villes, privilégiant une vie calme sur des petits lopin de terre, au milieu de la nature.

En fait, le roman est également marqué par le départ de l'être humain de la planète terre, en raison de la découverte d'autres planètes; il y a même des êtres humains qui s'isolent et laissent la planète aux chiens afin qu'ils puissent développer une nouvelle civilisation, totalement fondée sur la compassion.

Malgré la complexité du scénario, rien n'est laissé au hasard, rien n'est "kitsch", tout est pensé, jusqu'à la question de la surpopulation animale (résolue grâce à l'existence d'autres planètes, etc.). En fait le roman n'est pas tant un roman de science-fiction, qu'un roman d'anticipation, utilisant des éléments de science-fiction pour poser les questions d'éthique qui se posent paradoxalement aujourd'hui.

Il n'y a logiquement aucun hasard à ce que la notion de véganisme ait été "inventée" en 1944, dans la même période que fut publié "Demain les chiens".

L'humanité ne se pose que les questions auxquelles elle peut répondre - voilà pourquoi cette oeuvre est à redécouvrir, d'un oeil nouveau.

Sur Wikipédia un long article présente les différentes étapes du roman.

08 juin 2010

Blade Runner, de Philip K. Dick

Blade Runner
de Philip K. Dick


Roman de science-fiction


La Terre est véritablement un endroit où il ne fait pas bon vivre : la pollution radioactive d’après-guerre, comme la vermine, a fait disparaître un grand nombre d’espèces animales, et ces dernières sont une denrée rare sur une planète devenue stérile et peu habitable.

Rick Deckard vit à San Francisco. Un ancien policier, devenu blade runner : son travail est d’exterminer les androïdes, que l’on ne peut identifier que grâce à des tests confondant leur empathie. Huit d’entre eux se sont échappés de Mars. Des Nexus-6, dont l’intelligence est bien supérieure à l’homme. Deckard reçoit pour mission de les "réformer"...

Blade Runner, Philip K. Dick, Editions J'ai Lu, 2002, 251 pages

A propos de l'auteur

Philip K. Dick (l928-1982). A travers une oeuvre imposante, il ne cessera de traiter ses thèmes de prédilection : la juxtaposition de deux niveaux de réalité - l'un "objectivement" déterminé, l'autre n'étant qu'un monde d'apparences - et la paranoïa qu'impliquent ces manipulations de la réalité dont personne ne connaît jamais le degré exact de "virtualité".

"Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?" ou "Blade Runner" (Do Androids Dream of Electric Sheep?) est un roman de science-fiction écrit en 1966 et publié deux ans plus tard aux USA. Œuvre majeure dans la bibliographie de son auteur, elle marqua le début de sa reconnaissance par le public américain grâce à son adaptation cinématographique par Ridley Scott en 1982.

A voir, ces avis de lecteurs.

L'article du site Vegan Revolution

Blade-runner : un roman vegan, un film qui ne l'est pas

Blade-Runner (1982) est un film de science-fiction très connu. Il y a pourtant un problème énorme avec ce film. Il a pris des libertés terribles par rapport au scénario du roman original de Philip K. Dick. Car dans le roman de Philip K. Dick, le monde de Blade Runner est un monde vegan. Toute l'histoire du roman, jusqu'aux détails, la psychologie, les motivations des personnages, tout l'environnement, dépend de cela.

Quel est le scénario du film? Il retrace l'histoire d'un policier assez spécial: le blade runner (en anglais: celui qui coure sur le fil du rasoir). Le blade runner doit traquer les réplicants, c'est-à-dire des androïdes ayant exactement l'apparence d'êtres humains. Ceux-ci sont utilisés pour aider à la colonisation de la planète Mars et il arrive qu'il y en ait qui s'enfuient pour se réfugier sur terre.

Comment le blade runner fait-il pour les reconnaître? Il leur fait passer un test psychologique, consistant précisément à savoir si... s'il y a des sentiments pour les animaux ou pas. Le monde du blade runner est en effet un monde post atomique, les animaux sont sacrés. Chacun rêve d'en avoir un. Le blade runner héros du roman travaille principalement car il aimerait lui aussi être payé plus et posséder comme les privilégiés un animal sur le toit de sa maison.

Donnons ici quelques exemples du test effectué. Les questions horrifient les humains, mais pas les androïdes, qui ne possèdent pas de faculté d'empathie et passent à côté de l'aspect principal.

On vous offre un portefeuille de pécari pour votre anniversaire.

Un petit garçon vous montre sa collection de papillons, ainsi que le bocal dans lequel il les tue.

Vous êtes assise devant la télévision quand, tout d'un coup, vous apercevez une guêpe sur votre poignet.

Dans un magazine, vous tombez sur une photo pleine page en couleurs d'une fille nue.
La fille est allongée sur le ventre sur un beau tapis de peau d'ours.
Votre époux décide d'accrocher la photo au mur de son bureau.

Dans ce dernier cas, l'androïde femme est naturellement plus choquée par le fait que le mari veuille mettre la photo au mur que le fait qu'il y ait une peau d'ours. Tout le roman contient cette dimension. A chaque fois l'accent est mis sur la capacité de l'humanité à éprouver de l'empathie. En clair: de la compassion. Dans le film il n'y a rien de tout cela.

D'ailleurs le titre du roman n'est pas Blade Runner, ni Robot Blues comme on avait nommé une traduction de l'oeuvre. Le titre original est, comme pour la première traduction: "Do androids dream of electric sheep?" c'est-à-dire: Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques? Cela étant une allusion au rêve du blade runner non pas de tuer, car le roman est basé sur son empathie allant même aux androïdes, mais d'avoir sur son toit un vrai mouton, et non pas un mouton électrique...

Le commentaire de Matt

Je ne pense pas que Blade Runner soit un roman vegan. Certes, dans l'histoire les humains doivent prouver leur empathie envers les animaux pour prouver qu'ils ne sont pas des androïdes. Mais cependant, dans ce livre les animaux sont considérés comme des marchandises et ils sont cotés dans un livre appelé "Argus" comme des antiquités. Les animaux donnent le statut social des individus et lorsque quelqu'un s'enrichit, il peut vendre son vieil animal et en acheter un nouveau qui correspond à son nouveau train de vie (comme actuellement les automobiles). Je trouve donc que Blade Runner est un est très bon roman mais la société décrite dans ce livre n'est pas la société idéale pour ceux qui aiment et respectent les animaux.

07 juin 2010

Le livre de parfum d'Elin, de William Enie

Le livre de parfum d'Elin
de William Enie


Roman

écrit par un auteur vegan


Nous sommes aujourd’hui et quelques heures, Franck vient de finir son repas de midi, servi par un affreux bonhomme et s’apprête à reprendre le boulot. Il tient une ancienne librairie qui a su garder tout le charme d’antan. Souvent, dans la journée, il reçoit la visite de son pote Vincent qui n’hésite pas à venir aux nouvelles et à lui tenir compagnie. Ce jour, une ou deux heures après l’ouverture, une demoiselle qui se croit invisible rentre précipitamment dans la boutique et monte à l’étage s’enfermer dans les toilettes… Depuis, il y a cette voix qui vient de nulle part, ces étranges disparitions, la ville paradoxale et la nuit qui s’éternise.

Entre la pièce de théâtre et le roman de société, entre la réalité et la fiction, on peut dire que pour son premier livre, William Enie n’a pas choisi la facilité. Osé, déjanté, drôle, anticonformiste, une mise en abyme qui surprend, intrigue et joue autant avec ses lecteurs qu’avec ses personnages. Ou comment un narrateur un peu paresseux, un peu pas doué et un peu sarcastique arrive à mettre le souk dans la vie de son héros principal, qui - soit dit en passant - était déjà assez compliquée comme ça.

Le livre de parfum d'Elin, William Enie, Editeur : William Enie, 2009, 277 pages

Pour en savoir plus : La page web de l'auteur

L'avis d'un lecteur
Source

Atteins d'un mal étrange Gotuma Elin, un petit personnage chauve, débarque en plein milieu de la nuit dans la librairie de Franck. Le copain de celui-ci, Vincent, depuis quelques heures, entend une voix lui dicter des ordres. Sous l'influence de celle-ci, il assomme et bâillonne Gotuma Elin au premier étage du magasin. Au réveil, le petit bonhomme, son mal empirant, explique qu'il a vu se briser sur le sol des WC, comme l'aurait fait une bouteille de parfum, un livre à la délicate senteur de jasmin.

Les journées de Franck sont d'ordinaire paisibles, cependant, aujourd'hui, suite à l'intrusion d'une demoiselle venue s'enfermer dans les toilettes de sa boutique, l'aspect de la réalité semble empreint de mystère. Qui est cette personne, d'où sort-elle et pourquoi est-elle poursuivie par deux individus vraiment pas sympathiques ? Extra-terrestres, vampire, hommes invisibles, spectre, dépressif, disparitions et apparitions inexpliquées... Franck et Vincent les deux protagonistes de cette histoire ne savent plus où donner de la tête pour comprendre ce qu'il leur arrive et ce ne sont pas l'alcool et les pétards d'herbe que Vincent propose en excès à son ami de soirée qui aidera les choses.

William Enie est un auteur déroutant, sa façon d'écrire est pittoresque, susceptible de surprendre plus d'un lecteur. On aime ou on aime pas... J'ai beaucoup aimé.

05 juin 2010

Féli vétérinaire, de Marie-Claude Bomsel

Féli vétérinaire
de Marie-Claude Bomsel


Roman


Présentation proposée par le site
ados.fr

Félicie, qui préfère être appelée par son diminutif Félie, bientôt vingt-cinq ans, a choisi l'un des plus beaux métiers du monde : vétérinaire.
Récemment diplômée et à peine sortie de l'Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort, elle entreprend un stage et pas n'importe où. Sensible à la sauvegarde de la faune, elle oeuvre sur le continent africain auprès des animaux les plus menacées. Guépards, éléphants, rhinocéros, zèbres..., elles les soigne, les observe. Cependant, son aventure africaine s'achève pour en débuter une autre en Indonésie, sur l'île de Bornéo plus précisément,où l'attend un bébé orang-outan.

La collection "Un jeune, un métier, un roman" des éditions Plon Jeunesse affiche clairement son objectif. Et la fiction réalisée par Marie-Claude Bomsel remplit parfaitement les clauses du contrat. La vétérinaire-chroniqueuse apporte à travers les premiers pas de Féli dans son univers professionnel, de précieux éclairages quant au métier de vétérinaire. Pas de doute, celui-ci ne se limite pas aux soins prodigués à nos compagnons domestiques. Et oui, c'est autre chose que la simple pause d'une attelle à Garfield ou le détartrage trimestriel des dents de Rantanplan. Parfois, certaines missions peuvent mener les soigneurs dans des contrées lointaines où les espèces en voie de disparition, réclament une attention toute particulière.

Un récit intimiste, qui vous conduira à la découverte du monde animal. Une sorte de sensibilisation au destin de notre faune, continuellement menacée par l'invasion exponentielle de la société humaine industrialisée en des terres autrefois préservées. La volonté d'interpeller est identique à celle de l'ouvrage d'Arthur Ténor Les messagères des abysses. Toutefois, Féli vétérinaire ne vous projettera pas dans un futur chaotique. Il s'agit plutôt d'un docu-fiction, qui décrit simplement une profession, celle que tant d'enfants ont au moins une fois rêver d'embrasser.

Féli vétérinaire, Marie-Claude Bomsel, Editions Plon Jeunesse, 2007, 197 pages

A propos de l'auteur

Marie-Claude Bomsel, docteur vétérinaire, professeur au Muséum national d'histoire naturelle, est aussi chroniqueuse animalière sur France 2. Elle travaille à la ménagerie du Jardin des Plantes de Paris. Elle a participé sur le terrain à la sauvegarde d'animaux en voie de disparition.

Voir aussi : les autres livres de cet auteur.

Extrait

J'ai beau essayer de ne pas regarder ma montre, il n'y a aucun doute : cela fait près d'une heure qu'elle dort et elle n'est pas encore sortie du stade III de l'anesthésie. Bien sûr, sa respiration est ample, le réflexe oculaire bon. Mais quand même ! Je voudrais bien qu'elle se réveille ! Trois fois déjà, j'ai soulevé le chiffon humide qui recouvre sa tête pour la protéger de la chaleur et de la déshydratation. Trois fois, aussi, j'ai caressé le coin de son œil et suivi le tracé du long trait noir qui se faufile jusqu'au coin de son museau... ce larmier de gros chat, un guépard ! Décidément, c'est un drôle de minet triste que je dois veiller en attendant le retour d'Alban le vétérinaire, qui " juré, promis " m'a expliqué qu'il y n'aurait aucun problème pendant son absence... Je suis arrivée hier au pays des Massaïs, encore émerveillée de commencer ce stage dès ma sortie de l'Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort, tout juste diplômée et pleine d'ambition pour aider à la sauvegarde de tous ces animaux menacés de disparition du fait de notre insouciance. Me voilà au Kenya, j'ai retrouvé mon enfance, tout au moins ce qui restait de mes rêves.

L'avis d'une lectrice
Source

Un roman instructif

Un roman très documenté qui présente le métier de vétérinaire sans en voiler les aspects les moins plaisants ou les plus surprenants.
Une jeune vétérinaire parachutée en Afrique, peu de temps après la fin de ses études, réalise l'écart qu'il peut y avoir entre l'approche théorique et la découverte de sa profession sur le terrain...
Roman passionnant pour les jeunes que cette profession attire.

04 juin 2010

Etonnants animaux (5), Collection L'univers de l'étrange

Etonnants animaux
Collection L'univers de l'étrange
Editions France Loisirs

Chapitre 5 - L'intelligence animale

Une mise en page soignée, un bon équilibre texte/image, et surtout, de superbes photos accompagnées de quantité d'informations surprenantes.

En un mot, un excellent ouvrage qu'il faut avoir lu (et que l'on peut facilement acheter sur internet).

J'ai tant apprécié ce livre que pour vous donner une idée de sa qualité, chaque chapitre fait l'objet d'une présentation séparée.

Etonnants animaux, Collectif, Editions France Loisirs, Collection L'univers de l'étrange, 1994, 144 pages

Le sommaire du livre
Cliquez sur les liens pour découvrir chaque chapitre


1 - Des formes pour survivre
2 - Vivre à tout prix
3 - La vie amoureuse
4 - Les voyageurs
5 - L'intelligence animale

Présentation du chapitre 5 - L'intelligence animale

Les animaux pensent-ils ? : une guenon géniale... un chimpanzé qui parle... chagrin animal... le langage silencieux des éléphants... alcoolisme et toxicomanie... vampires au grand coeur...

Il fut un temps où l'on n'aurait pu imaginer qu'il existât des gorilles malheureux, des éléphants alcooliques et des oiseaux polyglottes. On ne croyait pas les animaux capables de raisonner ou d'éprouver des émotions, de se comporter à la façon de l'homme. On pensait que leur cerveau - si, toutefois, ils en avaient un - leur permettait de contrôler des actes instinctifs mais que tout processus mental plus complexe était hors de portée. Mais des recherches effectuées récemment ont révélé que les animaux ont des capacités mentales très supérieures à ce que l'on pensait. Ces découvertes indiquent que l'intelligence animale nous est encore mal connue et que l'homme a sans doute beaucoup à apprendre des autres êtres vivants qui partagent son univers.

Quelques extraits en images
(cliquez pour les agrandir)

Koko, le gorille qui parle (p110-p111)
A voir, le documentaire Conversations avec Koko le gorille


Kanzi, le bonobo qui parle (p116)


Le langage du danger (p124)


Oeufs bavards (p128)


03 juin 2010

Etonnants animaux (4), Collection L'univers de l'étrange

Etonnants animaux
Collection L'univers de l'étrange
Editions France Loisirs

Chapitre 4 - Les voyageurs

Une mise en page soignée, un bon équilibre texte/image, et surtout, de superbes photos accompagnées de quantité d'informations surprenantes.

En un mot, un excellent ouvrage qu'il faut avoir lu (et que l'on peut facilement acheter sur internet).

J'ai tant apprécié ce livre que pour vous donner une idée de sa qualité, chaque chapitre fait l'objet d'une présentation séparée.

Etonnants animaux, Collectif, Editions France Loisirs, Collection L'univers de l'étrange, 1994, 144 pages

Le sommaire du livre
Cliquez sur les liens pour découvrir chaque chapitre


1 - Des formes pour survivre
2 - Vivre à tout prix
3 - La vie amoureuse
4 - Les voyageurs
5 - L'intelligence animale

Présentation du chapitre 4 - Les voyageurs

Les grands migrateurs : papillons et plantes lactescentes... la route ancestrale... vagabonds de l'Antarctique... le cadeau des limules... exode rural... Huberta l'hippopotame...

La vie animale est souvent rythmée par des déplacements et des migrations, les changements de saison déclenchant une quête de renouveau, de nourriture ou le besoin de se reproduire. Certains migrateurs risquent chaque année leur vie en franchissant d'énormes distances. Bien que le phénomène se répète avec régularité, les mécanismes innés qui permettent à certaines espèces de se diriger demeurent mystérieux.

Un extrait du livre

Super-abeilles (p101)

En 1956, Warwick Estevan Kerr, chercheur de Sào Paulo (Brésil) spécialisé dans l'apiculture, rapporta d'Afrique deux douzaines d'abeilles sauvages pour tenter un croisement avec les abeilles domestiques européennes qu'il élevait dans son laboratoire.
Bien que ces dernières soient les principales productrices du miel consommé dans le monde, les abeilles africaines sont plus résistantes et plus travailleuses. En croisant les deux races, Kerr espérait donc créer une "super-abeille" plus robuste, plus productive et mieux adaptée au climat brésilien.
En un sens, il a réussi : les abeilles hybrides obtenues sont plus résistantes que les européennes. Malheureusement, elles sont aussi plus nerveuses et défendent leur territoire avec une telle hargne qu'elles n'ont pas tardé à être qualifiées, à juste titre, de "tueuses".
En 1957, 26 de leurs essaims se sont échappés des ruchers de Kerr et ont envahi les colonies locales dont les reines fécondées par leurs mâles ont donné naissance à de nouveaux hybrides. Lentement d'abord puis de plus en plus rapidement, cette nouvelle race d'abeilles s'est répandue à travers les Amériques, au Venezuela en 1978 et en Colombie en 1979. En 1981, elles avaient achevé la conquête de l'Amérique centrale et en 1990, après le Mexique, elles étaient prêtes à franchir le rio Grande pour envahir les Etats-Unis.
Dans leur irrésistible progression, les "abeilles tueuses" ont laissé derrière elles un millier de morts chez les humains et des milliers parmi le bétail et les animaux domestiques. Les spécialistes affirment néanmoins qu'elles ne méritent pas leur surnom car elles ne sont pas délibérément agressives : elles n'attaquent que pour défendre leur colonie et leur reine.
Dans ce cas, cependant, elles deviennent vraiment féroces ; leur venin n'est pas plus puissant que celui des abeilles européennes, mais elles attaquent en masse et leur victime reçoit des centaines de piqûres en un temps très bref. Cinq cents piqûres sont généralement mortelles et la seule défense est la fuite, les abeilles abandonnant en général la poursuite au bout de 1500 mètres environ.

D'autres extraits en images
(cliquez pour les agrandir)

L'albatros hurleur, vagabond de l'Antarctique (p88)


Formation en V (p96)


Les lemmings (p104)


Migrations verticales (p108)


02 juin 2010

Etonnants animaux (3), Collection L'univers de l'étrange

Etonnants animaux
Collection L'univers de l'étrange
Editions France Loisirs

Chapitre 3 - La vie amoureuse

Une mise en page soignée, un bon équilibre texte/image, et surtout, de superbes photos accompagnées de quantité d'informations surprenantes.

En un mot, un excellent ouvrage qu'il faut avoir lu (et que l'on peut facilement acheter sur internet).

J'ai tant apprécié ce livre que pour vous donner une idée de sa qualité, chaque chapitre fait l'objet d'une présentation séparée.

Etonnants animaux, Collectif, Editions France Loisirs, Collection L'univers de l'étrange, 1994, 144 pages

Le sommaire du livre
Cliquez sur les liens pour découvrir chaque chapitre


1 - Des formes pour survivre
2 - Vivre à tout prix
3 - La vie amoureuse
4 - Les voyageurs
5 - L'intelligence animale

Présentation du chapitre 3 - La vie amoureuse

Pariade, nidification et éducation des petits : baby-sitting dans l'Antarctique... nids d'amour... fidélité exemplaire... ruses meurtrières... l'industrieux castor...

Trouver un partenaire, élever sa progéniture, surmonter de multiples obstacles..., autant d'impératifs auxquels sont soumis tous les représentants du règne animal. Chaque individu s'y conforme à sa façon, manifestant de remarquables talents d'acteur ou d'architecte, consentant parfois d'extraordinaires sacrifices ou dévoilant des réserves de tendresse insoupçonnées. Les habitats que les animaux construisent à la saison des amours sont souvent de véritables oeuvres d'art ou de remarquables prouesses techniques. Pourtant, aussi surprenant que cela puisse paraître, leurs oeuvres les plus élaborées sont celles dont la finalité constitue l'essence même de la course à la survie dans la nature : attirer un partenaire pour donner naissance à une nouvelle génération.

Un extrait du livre

La grenouille qui gobe ses oeufs (p68)

Dans la forêt tropicale australienne existe une grenouille qui gobe ses œufs : ce n'est pas pour s'en nourrir, mais seulement pour les mettre à l'abri des prédateurs. Elle ne peut évidemment plus manger pendant tout le temps qu'il leur faut pour se transformer en têtards. Et, lorsqu'ils atteignent ce stade, son estomac est tellement distendu qu'il comprime ses poumons au point qu'elle ne peut respirer que par la peau. Ce n'est qu'au bout de plusieurs semaines, lorsqu'ils sont devenus de vraies petites grenouilles, que leur mère les régurgite et leur laisse affronter ce monde impitoyable.

D'autres extraits en images
(cliquez pour les agrandir)

L'incubateur à fermentation du leipoa ocellé (p62)
Le nid du calao (p63)


La démesure de l'oeuf du kiwi (p70)
La maternité du kangourou (p71)


Les lézards célibataires (p64)


La naissance différée des tatous (p68)