19 mai 2011

Bidoche, de Fabrice Nicolino

Bidoche
L'industrie de la viande menace le monde

de Fabrice Nicolino


que l'auteur dédicace
"à tous les animaux morts sans avoir vécu"

Je crois savoir ce que manger veut dire. Mais je dois ajouter que, chemin faisant, j'ai changé d'avis et de goût. Derrière une côte de boeuf, j'ai fini par voir un boeuf. Derrière un gigot, un agneau. Derrière un jambon, un cochon. On peut parler d'un choc, immense et lent. L'histoire que je vais vous raconter est une formidable aventure aux conséquences inouïes. Où rien n'était inévitable.

Comment des animaux sont-ils devenus des morceaux, des choses, des marchandises ? Pourquoi des techniciens inventent-ils chaque jour, en notre nom, de nouvelles méthodes pour "fabriquer" de la "matière" à partir d'êtres vivants et sensibles ? Pourquoi leurs laboratoires sont-ils aussi anonymes que secrets ? Pourquoi l'industrie de la bidoche est-elle dotée d'une puissance qui cloue le bec de ses rares critiques ? A la suite de quelle rupture mentale a t-on accepté la barbarie de l'élevage industriel ? Pour quelle raison folle laisse t-on la consommation effrénée de ce produit plein d'antibiotiques et d'hormones menacer la santé humaine, détruire les forêts tropicales, aggraver la famine et dans des proportions étonnantes la si grave crise climatique ?

Qui est responsable ? Et y a t-il des coupables ? La réponse n'a rien d'évident, mais elle existe, dans les deux cas. Ce livre vous convie à une plongée dont vous ne sortirez pas indemne. A la condition de le lire pour de vrai, vous ferez ensuite partie d'une tribu en expansion, mais qui demeure on ne peut plus minoritaire. La tribu de ceux qui savent.

Bidoche, Fabrice Nicolino, Editions Actes Sud, 2010, 380 pages

A propos de l'auteur

Fabrice Nicolino est journaliste. II est notamment l'auteur avec François Veillerette du best-seller "Pesticides, révélations sur un scandale français".


Au sommaire

1. Vivre vite, mourir jeune, faire un affreux cadavre (librement inspiré de James Dean)
2. "Sauver le boeuf", un grand délire télévisé
3. Pendant l’avalanche, les affaires continuent
4. Monsieur X raconte une belle histoire
5. Et si le roi soja était détrôné ?
6. Le grand ébranlement
7. Médicastres, poisons et couillons
8. Qui arrêtera les virus et les bactéries ?
9. Le grand fantasme américain
10. Pollutions sans rivage (épandage compris)
11. Et si ça fichait le cancer ?
12. Un grand débouché sur la famine
13. Où sont donc passés les responsables ?
14. Tout est dans tout et inversement (le lobby est partout)
15. Du foie gras à s’en faire exploser le gosier
16. Les affreux "terroristes" du bien-être animal
17. L’avenir d’une tragique désillusion
18. Cachez ces morts que je ne saurais voir
19. Quand les vaches étaient nos déesses
En guise de conclusion : Et si nous apprenions à regarder les moutons ?

L'avis du site JNE
(Journalistes-écrivains pour la nature et l'écologie)

Nicolino a un grand mérite : il frappe fort sur les forts, et il n’hésite pas à donner les noms ! À nouveau, notre confrère s’attaque à un lobby puissant et manipulateur, celui de l’industrie de la viande. Effroyable à tous les niveaux (l’industrie, pas Nicolino), ahurissante de capacité destructrice, elle est comparable au lobby de la chimie que l’auteur connaît bien (son «Pesticides, révélations sur un scandale français» s’est vendu en grand format à 35 000 exemplaires). S’appuyant entre autres sur les études de la chercheuse Jocelyne Porcher, Nicolino nous jette à la conscience l’extrême souffrance des animaux de boucherie, dont tout le monde profite mais dont si peu se soucient, y compris dans les médias (hum…). Puis il nous révèle les répercussions de nos excès alimentaires : déforestation de l’Amazonie et menaces sur les paysans locaux, épidémies passées et à venir (la grippe porcine pudiquement rebaptisée grippe A…), cancers, maladies cardio-vasculaires, effet de serre, etc. Les chiffres ne parlent pas, ils crient : un Français mange en moyenne 92 kilos de viande par an, et pour nourrir le bétail 659 mètres carrés de soja transgénique lui sont nécessaires, d’où la déforestation galopante. Plus d'un milliard d'animaux domestiques sont tués en France chaque année. 99,5% de la viande consommée en France provient de systèmes industriels. Bon appétit !

Editions Les liens qui libèrent, 2009






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